« Nous sommes donc tous des poussières d’étoiles. Nous partageons tous la même généalogie cosmique.
Nous sommes les frères des bêtes sauvages et les cousins des coquelicots des champs. »
Trinh Xuan Thuan, astrophysicien
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La Destruction du temple
2016 / Goudron et huile sur toile / 210cm x 210cm -
Palmyre
2016 / Goudron et huile sur toile / 185cm x 185cm -
Palmyre 2
2016 / Goudron et huile sur toile / 185cm x 185cm -
Ex Voto
2016 / Goudron et huile sur toile / 185cm x 185cm -
L’homme bleu
2016 / Goudron et huile sur toile / 185cm x 185cm -
Mater Dolorosa
2016 / Goudron et huile sur toile / 185cm x 185cm -
La Vague
2016 / Goudron et huile sur toile / 350cm x 170cm -
Une ombre dans la nuit
2016 / Goudron et huile sur toile / 210cm x 120cm -
Le Chemin
2016 / Goudron et huile sur toile / 210cm x 120cm -
La Rivière
2016 / Goudron et huile sur toile / 210cm x 120cm -
Jérusalem
2016 / Goudron et huile sur toile / 210cm x 120cm -
Femmes Yezidis
Fresques goudron sur toile- 190 cm x 190 cm - 2015 -
La Grande Forêt
Fresques goudron sur toile - 190 cm x 290 cm - 2015 -
Méditerranée
Fresques goudron sur tyvek - 190 cm x 290 cm - 2014 -
Détroit de Gibraltar
Fresques goudron sur tyvek - 190 cm x 290 cm - 2014 -
La mer du Nord
Fresques goudron sur tyvek - 190 cm x 290 cm - 2014 -
Syriens
Fresques goudron sur tyvek - 190 cm x 290 cm - 2014 -
Exil
Fresques goudron sur tyvek - 190 cm x 290 cm - 2014 -
Les Roms
Fresques goudron sur tyvek - 190 cm x 290 cm - 2014 -
Cachés
Fresques goudron sur tyvek - 190 cm x 290 cm - 2014 -
La fuite
Fresques goudron sur tyvek - 190 cm x 290 cm - 2014 -
Fresques goudron sur tyvek (détails) - 190 cm x 290 cm - 2014
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Fresques goudron sur tyvek (détails) - 190 cm x 290 cm - 2014
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Fresques goudron sur tyvek (détails) - 190 cm x 290 cm - 2014
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Fresques goudron sur tyvek (détails) - 190 cm x 290 cm - 2014
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Fresques goudron sur tyvek (détails) - 190 cm x 290 cm - 2014
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Fresques goudron (détails) sur tyvek - 190 cm x 290 cm - 2014
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Fresques goudron sur tyvek (détails) - 190 cm x 290 cm - 2014
Réfugiés
par Thomas Luntz
Que pousse un être humain à quitter la terre qui l’a vu naître et à tout abandonner derrière lui ? Que pousse un homme à prendre femme et enfants pour, au risque de leur disparition, traverser, désert et forêts à pieds, ou l’océan dans une misérable embarcation ?
Quoi, sinon l’invraisemblable espoir d’un havre, d’un lieu où chaque jour ne sera pas consacré à survivre, mais juste à vivre, un lieu où ne pas mourir… un refuge.
Les migrants d’Anne de Chabaneix sont des réfugiés sans refuges. Ils errent, courent, se tapissent dans l’obscurité, fuient les ombres, réelles ou rêvées qui les pourchassent, avec lesquelles ils finissent par se confondre. Le refuge est un idéal, il n’est pas encore atteint.
C’est dans cet entre lieu qu’Anne de Chabaneix peint ces visages épuisés, ces regards hébétés, cet espace entre le pays abandonné et l’autre rêvé, entre le désespoir et l’espoir. Ce n’est plus l’Afrique, ce n’est pas encore l’Europe. C’est n’est pas le lieu d’un voyage, c’est celui d’une fuite et d’une errance.
Pour dire ces êtres prisonniers de l’immensité, ces errants, il fallait que l’espace du tableau fût assez grande. Le choix de toiles monumentales s’imposait, empêchant le regard de tout embrasser d’un coup, obligeant le spectateur à sa propre divagation, sa propre fuite.
Mais c’est par le choix du matériau, le goudron, que la série des migrants prend toute sa dimension, tant tragique dans son propos qu’audacieuse et libre dans son geste. Le goudron évoque le travail de l’Homme, indispensable à sa survie ; il revêt les routes parcourues par les réfugiés ; il tapisse le fond des barques qui manquent à chaque instant de chavirer. Surtout, le goudron n’a pas la noblesse de l’huile, il interdit le pigment, il oblige à travailler la lumière de l’obscur, d’où surgissent les regards de ces hommes, femmes, et enfants.
Car, alors que l’actualité rattrape plus tragiquement que jamais la démarche d’Anne de Chabaneix, loin de tout spectaculaire, c’est à la simple humanité qu’en appelle ces toiles, celle d’un visage, d’une silhouette cachée entre les arbres ou d’un regard.